Non au déremboursement des cures thermales.
Une politique d’équilibre entre accompagnement et fermeté
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement envisage de réduire ou supprimer le remboursement des cures thermales. Une mesure injuste, dangereuse et totalement déconnectée de la réalité des territoires. C'est pourquoi, demain, la majorité URB, proposera une motion pour défendre le remboursement des cures thermales.
Dans le Département de l’Allier, les cures ne sont pas un luxe :
Elles améliorent concrètement la santé de milliers de patients chaque année.
Elles soutiennent des centaines d’emplois locaux.
Elles font vivre nos stations et notre économie.
Notre motion
Monsieur le Président,
Vu le Code général des collectivités territoriales ;
Vu les préconisations de la Cour des comptes d’avril 2025 relatives au retrait des soins thermaux de la liste des prestations remboursées par l’Assurance Maladie ;
Vu les annonces gouvernementales laissant envisager un déremboursement partiel ou total des cures thermales dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026 ;
Considérant que les stations thermales constituent en France et dans l’Allier un maillon essentiel de la santé publique, accueillant près de 500 000 patients par an, dont une part importante de personnes souffrant de pathologies chroniques ;
Considérant que le département de l’Allier, avec notamment Vichy, Bourbon-l’Archambault et Néris-les-Bains, forme un territoire thermal majeur, historiquement structurant, socialement indispensable et économiquement vital ;
Considérant l’importance de ces établissements dans la présence médicale, la prévention, la prise en charge des affections de longue durée et la lutte contre les déserts médicaux ;
Considérant que le thermalisme est également un pilier du développement économique territorial, générant des milliers d’emplois non délocalisables, de l’activité touristique et une dynamique économique régionale ;
Considérant les données scientifiques établies depuis plus de vingt ans attestant rigoureusement du service médical rendu (SMR) des cures thermales, notamment grâce aux travaux de l’AFRETh :
Plus de 60 études cliniques financées, dont 35 publiées dans des revues médicales internationales à comité de lecture ;
Des preuves claires de réduction durable des douleurs, d’amélioration des fonctions physiques, de diminution de la consommation médicamenteuse et d’élévation de la qualité de vie ;
Des méthodologies exemplaires (essais contrôlés randomisés, groupes témoins, supervision scientifique indépendante) ;
Considérant que le thermalisme représente moins de 0,13 % des dépenses de santé nationales, tout en contribuant à limiter hospitalisations, prescriptions médicamenteuses et complications liées aux maladies chroniques ;
Considérant que de nombreux pays européens financent largement, voire intégralement, les soins thermaux, et que la France figure déjà parmi les pays à remboursement partiel ;
Considérant enfin qu’un déremboursement fragiliserait gravement l’accès aux soins des patients – souvent âgés, polypathologiques et modestes – et mettrait en péril des territoires entiers, particulièrement dans le département de l’Allier ;
Le Conseil départemental de l’Allier, sur proposition du groupe URB, après en avoir délibéré :
Réaffirme son attachement total et sans réserve à la médecine thermale comme composante essentielle de la politique de santé publique, de prévention des maladies chroniques et d’accès équitable aux soins pour toutes et tous, sur l’ensemble du territoire bourbonnais ;
S’oppose fermement à toute mesure de déremboursement, partiel ou total, des cures thermales dans le cadre du PLFSS 2026 et demande solennellement au Gouvernement d’y renoncer ;
Demande à la Haute Autorité de Santé d’intégrer pleinement, dans son évaluation du Service Médical Rendu, les données scientifiques nombreuses, rigoureuses et internationalement reconnues produites par l’AFRETh et par l’ensemble de la communauté médicale spécialisée ;
Appelle les parlementaires de l’Allier et de la nation à refuser toute disposition législative ou réglementaire qui conduirait à une restriction d’accès aux cures thermales prescrites médicalement ;
Affirme la nécessité d’une politique nationale ambitieuse du thermalisme, cohérente avec les enjeux de prévention, de réduction de la dépendance médicamenteuse, de lutte contre les maladies chroniques et d’équité territoriale ;
Rappelle que le thermalisme est au cœur de l’identité et du dynamisme du Bourbonnais, notamment à Vichy, ville UNESCO ; à Néris-les-Bains ; et à Bourbon-l’Archambault, et que fragiliser cette filière reviendrait à affaiblir l’Allier tout entier.